To post or not to post ? That is not the question!

Article : To post or not to post ?  That is not the question!
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25 janvier 2015

To post or not to post ? That is not the question!

IMG_1475La question de publier ou non mes photos sur Facebook ne se pose plus. Pour les photos de mes enfants je ne m’en posais pas trop non plus, jusqu’à maintenant.

Quand j’étais petite je voulais être mannequin, puis hôtesse de l’air, puis interprète aux Nations Unies. A l’adolescence, mes ambitions sont devenues un peu plus réalistes, et après avoir voulu être avocat,  je me suis finalement réconciliée avec les études que le destin m’offrait. L’autre ambition de ma jeunesse était d’être mère de quatre enfants, deux filles et deux garçons. Là aussi je n’ai pas tout à fait réalisé mon ambition, mais je suis plutôt satisfaite d’avoir revu le nombre à la baisse, eu égard aux réalités, avec deux garçons à mon actif. Deux jeunes hommes magnifiques et plein de vie. Comme toute maman, je les trouve extraordinairement intelligent et je suis tous les jours émerveillée de leur transformation. Non, non, je ne suis pas une de ces mamans qui idolâtrent leurs enfants et passent leur vie à vanter leurs mérites. Je suis plutôt sobre en la matière, comparée à la norme aux Etats-Unis. Mais je ne me prive pas pour autant, à l’occasion, de les montrer en action et de démontrer leurs exploits sportifs.

L’objet de mon affection

Avant la naissance de mes enfants, j’aimais prendre des photos et les partager avec mes proches, par courrier, puis par email, ou dans un album sur un site de Kodak, qui n’existe plus depuis lors. Avec la naissance de mes enfants, je suis devenue deux fois plus adepte de la chose, documentant chaque moment important, ou non, de leur vie. Un appareil photo toujours à portée de bras, de peur de rater l’instant unique et inimitable. Il y a quelques années, mon public se composait principalement de mes frères qui répondaient souvent laconiquement à mes albums photos; de ma grande sœur qui consulte ses emails une fois par semestre; de mes parents qui avaient grand mal à visualiser les photos avec le débit sporadique de l’internet au Togo; d’une amie fidèle qui elle aussi a des demandes familiales et n’a pas toujours le temps de commenter ou de poser les questions que j’attends ; et de quelques amis et cousins éparpillés de par le monde, qui ne répondaient souvent que par de brefs messages de remerciement. Ce public n’était pas assez communicatif à mon goût, et il m’a donc fallu agrandir mon audience. Chose faite, avec Facebook, Instagram et YouTube !

Quelques photos pour 1000 mots

Comme beaucoup de parents modernes, j’ai trouvé sur les réseaux sociaux, une vitrine idéale pour « showcase » les photos de mes enfants, symboles de mon succès. Beaucoup de mes amis de Facebook, dont certains vivent à des milliers de kilomètres de nous et n’ont jamais rencontré mes enfants, les ont vu grandir sur la toile. De leurs photos de bébé à leurs premiers bas, leur premier match de foot, ou leur premier noël, tous ces moments ont été partagés avec mes quelques 300 contacts, et sûrement plus, à travers le réseau « amis de mes amis ». Je ne suis pas la seule dans le cas, beaucoup de mes proches le font. La plupart des membres de ma famille n’ont jamais eu de problème avec ma publication de certaines de nos photos de famille, quoique tous ne sont pas aussi assidus. Bien sur, je sélectionnais toujours avec attention les photos publiées, mais je ne m’étais jamais préoccupée des conséquences de mes actes, jusqu’à une récente conversation avec l’un de mes frères. J’avais récemment constaté une diminution de son activité sur Facebook, que notre conversation est venue éclairer.

Qui ne dit rien maintenant, pourrait ne pas consentir plus tard

Selon mon frère, il faudrait qu’on arrête de publier les photos de nos enfants sur les réseaux sociaux, parce que plus tard nous risquerions de le regretter. Pire encore, nos enfants non seulement le regretteraient, mais nous en voudraient! Gros silence de ma part, légèrement coupable et lourdement perplexe. Après quelques secondes, je réplique « Oh la la, n’exagérons rien, ce n’est pas comme si je postais des photos d’eux tout nus ! » (en maillot, oui). Mon frère sachant l’impossibilité de me convaincre n’a pas voulu aller plus loin dans le débat. Pourtant, après notre coup de fil, je suis rentrée dans une sorte d’autocritique sur la question. Dans quelle limite, nous parents, sommes-nous dans le droit de poster les photos de nos enfants ?

Le grand méchant Web

En vérité, la question fait partie des mille et une qui se posent de nos jours, quant à la place importante que les réseaux sociaux, et tout l’internet, prennent dans notre vie. Dans son nouveau livre « The Internet is not the answer » Andrew Keen, que certains surnomment « l’Antéchrist de la Silicon Valley, » du fait de ses critiques sur le manque de contrôle des nouvelles technologies, se pose la question de savoir si les changements que l’internet apporte dans nos vies sont tous bénéfiques. Il critique aussi le fait que les réseaux sociaux sont la cause de la « pandémie voyeuriste et narcissique » qu’on constate sur internet. C’est vrai, je me reconnais quelques symptômes quand je suis sur Facebook, mais je ne me dirais pas incurable. Il est clair que l’internet n’a pas résolu tous nos problèmes d’antan, et en a même créé de nouveaux, mais pour rien au monde je ne retournerais 30 ans en arrière. Je n’avais qu’une dizaine d’années à l’époque, et je ne peux vraisemblablement pas faire la comparaison avec ma vie d’aujourd’hui. Mais qui échangerait une Wii contre une Pacman !?

De deux 2 mots, je choisis le moindre : solution (et non problèmes)

L’internet n’a pas la réponse à tous nos problèmes d’aujourd’hui, soit, mais grâce à lui, le monde semble beaucoup plus petit. Comment réfuter cet outil qui nous a rapproché les uns des autres. C’est bien le bénéfice premier que je tire de ma présence sur les réseaux sociaux. Le fait de communiquer avec tant de gens en instantané, et de donner de mes nouvelles à base de photos à un tas de gens en même temps. Ce n’est pas toute ma vie bien sur, mais c’est la partie que je veux bien partager, de plein gré et sans état d’âme. C’est une décision que je prends en toute connaissance de cause, mais jusqu’ici je ne pensais pas à la position que pourraient prendre mes enfants plus tard. Il m’a fallu trouver des arguments pour me convaincre du bien-fondé de mes actes, et me persuader que mes enfants n’y verront aucun mal. Et j’y suis parvenue.

Maman avait ses raisons

J’ose penser que mes enfants n’y trouveront rien à redire. D’abord parce qu’ils ne seront pas les seuls. Les parents de ma génération sont pour la grande majorité connectés sur les réseaux sociaux, et les photos de familles sont autant de trophées de vie réussie que chacun aime exhiber régulièrement sur la place du marché  virtuel. Il est certain que dans 10 ou 15 ans mes enfants ne seront pas les seuls à avoir une multitude de photos d’enfance disponibles sur le net. A moins pour l’un d’entre eux de devenir une célébrité ou président de la république (et encore), les photos de mes fils n’auront probablement aucune valeur au-delà de celle sentimentale qu’elle a pour notre famille.  Autre argument, on n’arrête pas le progrès. Etant donné le milieu où nous vivons, aux Etats-Unis où la plupart des enfants ont un iPad comme une extension de leurs doigts, d’ici à leur adolescence, les cameras GoPro seront la norme, et les photos d’exploits de tout un chacun flotteront joyeusement dans la sphère virtuelle. Ceux qui n’en auront pas selon l’exception, pareils aux excentriques d’aujourd’hui qui n’ont pas d’ordinateur, de télévision, ou de téléphone chez eux, et cultivent leurs propres légumes ! Dernière excuse, mes enfants étant bien les fils de leur mère, tous deux sont dotés d’une personnalité extrovertie qui n’augure d’aucune timidité qui leur ferait regretter plus tard des photos d’enfance, embarrassantes ou non.

Il n’y a pas que les imbéciles qui ne changent pas d’avis

Au bout du compte, je ne peux pas m’empêcher d’avoir un certain malaise du manque de contrôle que l’on a sur tout ce qui se trouve sur l’internet. Je parlais plus haut de mes albums créés il y a quelques années sur le site de Kodak. Au moment de la fermeture du site, la compagnie m’avait envoyé un email me demandant de récupérer toutes mes photos, au risque de les perdre à jamais. Pourtant je suis presque certaine que ces photos se trouvent encore quelque part dans la nébuleuse. Ce n’est pas la fin du monde, de mon monde, et j’espère non plus de celui de mes enfants plus tard. Je vais donc continuer sur la même lignée, et publier leurs photos de gaîté de coeur. Mais à titre d’ajustement après réflexion, j’ai quand même décidé de faire montre de plus de censure personnelle quant à la sélection des photos à poster. A bien y réfléchir, j’en aurais beaucoup voulu à mes parents si mon affreuse photo de première communion se trouvait aujourd’hui dans le domaine public!

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