Retour à la case Septembre

Article : Retour à la case Septembre
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21 septembre 2014

Retour à la case Septembre

Nous revoilà donc au point de départ : la rentrée des classes. Ce moment inéluctable, anticipé par la plupart des élèves et probablement par tous les parents, et rechignés par quelques autres qui se refusent à l’idée de reprendre le rythme frénétique des 10 prochains mois. Tout comme les quatre saisons, le rythme scolaire suit son cours, alternant cycle académique et vacances. La rentrée, telle la fin des classes est un moment prévisible, mais à chaque fois nous sommes pris au dépourvu par la rapidité avec laquelle nous en arrivons au seuil. Il me semble que c’était seulement hier que je prospectais les camps d’été, les programmes de concerts, festivals, et musées, les billets d’avion et réservations d’hôtel abordables, afin de remplir les 8 semaines de vacances de mes enfants. Ce n’était pas hier bien sur, c’était il y a 2 mois !

A ce moment là, septembre nous semblait à tous très loin, telle une échéance connue mais laissée de côté afin de savourer l’été en paix. Enfin presque, car toute maman sait qu’il est difficile d’attendre la dernière semaine pour faire face à la rentrée. Difficile, mais pas impossible pour d’éventuelles championnes d’acrobatie, qui arriveront à jongler avec la liste des fournitures, les achats d’habits d’école, les activités extrascolaires, les invitations aux anniversaires qui commenceront bientôt à pleuvoir, sans oublier leur propre calendrier professionnel, le cas échéant. Mais j’avoue que je ne suis pas de ce lot. Un récent article du Huffington Post prodiguait des astuces aux mères devant concilier vies professionnelle et familiale pour limiter le stress, notamment à la rentrée. Si la plupart des astuces me semblaient quelque peu irréalistes, celle ayant attiré mon attention suggère de « se concentrer sur son propre bonheur ». Facile à dire, c’est vrai, mais pas si difficile à concevoir. Le bonheur est contagieux et nous ne pouvons contaminer nos proches que lorsque nous sommes atteints. De même, il me semble évident que lorsqu’il s’agit d’organiser tant la rentrée des classes que toute l’année académique, nous ne pourrons y faire face que si notre propre vie professionnelle est organisée ou du moins compartimentalisée, afin de nous permettre de nous concentrer sur les demandes de nos enfants. Difficile de mettre de l’ordre dans leurs affaires, si nous ne sommes pas clairs dans nos priorités.

Ah qu’elle est loin l’époque où c’était moi l’élève frémissante de joie à l’idée de retourner en classe. L’achat de nouveaux matériels scolaires et articles vestimentaires y était bien sur pour quelque chose. Mais c’était surtout le fait de revoir mes camarades de classes et de raconter toutes mes péripéties et 400 coups commis pendant les vacances! Aujourd’hui c’est au tour de mes garçons de vivre cette excitation. 3 jours avant la rentrée, le compte à rebours a commencé. On inspecte les fournitures (judicieusement commandées sur internet pour éviter l’assaut dans les magasins et surtout les maux de têtes et revers de décision pour faire un choix, face aux milles et une variétés de stylos ou de crayons à papier !). On peaufine et répète le scenario des histoires à raconter, en révisant la chronologie au besoin. On essaie et réajuste les combinaisons vestimentaires au goût du jour (moi observant avec un petit sourire en coin sachant le choix déjà établi, et bien préparée pour la bataille du « non je ne veux pas mettre ces chaussures!»). L’histoire est un perpétuel recommencement, on le dit, et la rentrée des classes n’échappe pas à la règle.

Pourtant je me demande si nos parents ont connu le même niveau de stress que nous connaissons aujourd’hui. J’en doute. Je me rappelle bien de l’excitation de part et d’autre, particulièrement chez nous où notre maman qui était institutrice devait également préparer sa propre rentrée des classes. Mais au delà de la fébrilité habituelle, je ne me rappelle pas de tant d’énergie décuplée pour tout organiser d’avance et éviter le moindre couac. Je ne parle que pour moi, mais je vois autour de moi, de par les billets sur Facebook notamment, combien de mamans, surtout celles vivant comme moi aux USA, semblent se préparer pour la rentrée telle que pour la Bataille de Waterloo. Et bien leur en prenne, car il s’agit bien d’un combat. Celui du calendrier scolaire et des activités extracurriculaires. Entre le foot, la natation, le tennis, le basket, le judo, le piano, l’équitation, la danse, etc., le choix n’est pas facile ! Les enfants veulent tout faire, et la société semble les y inciter en leur offrant des opportunités innombrables. Il faut tout coordonner et presque se deboubler pour s’en sortir. Pour celles d’entre nous qui en grandissant avons vu nos mères bénéficier d’aide de personnel domestique ou de parents proches, la tâche est d’autant plus rude que nous devons maintenant faire face souvent seules à toutes ces responsabilités. Nous nous retrouvons dans le rôle de maman, nounou, femme de ménage, cuisinière, répétiteur, chauffeur, et j’en passe. Difficile d’y arriver sans l’aide conséquent de son conjoint.

Mais même avec de l’aide, nous devons prendre les devants. Il faut donc assumer et assurer. Car le monde d’aujourd’hui est un monde de compétition. Nous ne pouvons pas nous laisser pousser par la vague et espérer arriver à bon port. Il faut larguer les amarres et guider le bateau de l’éducation de nos enfants contre vents et marrées. C’est le seul moyen de les armer de tous les atouts nécessaires pour survivre dans leur monde de demain. Celui ou la plupart des enfants parleront 2 ou 3 langues couramment, excelleront autant au sport que sur le plan académique (nombres d’entre eux comptant autant sur leurs resultats scolaires que sur leurs habilités sportives pour booster leurs chances d’entrer dans de bonnes universités). Autant nous y préparer d’avance et mettre tous les atouts de leur côté. A tous les mamans et papas qui me comprennent, bonne et heureuse année scolaire !

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